Passage à l’âge adulte, puberté, comédie et nostalgie
Big Mouth est un dessin animé américain créé par le scénariste de Family Guy, Andrew Goldberg, et par les réalisateurs-scénaristes Nick Kroll, Mark Levin et Jennifer Flackett.
La série met en scène des adolescents et se base sur les jeunesses de Kroll et Goldberg en banlieue New-yorkaise. Kroll prête même sa voix à son lui ado fictif. Big Mouth explore la puberté et évoque sans retenue le corps humain et le sexe.
Le passage à l’âge adulte
La série suit un groupe de cinquièmes (“7th graders” aux USA), dont deux meilleurs amis, Nick Birch et Andrew Glouberman. Ces protagonistes naviguent entre les angoisses et les effets de la puberté, tels que la masturbation ou l’excitation sexuelle, dans la banlieue de New York. On y retrouve les “Hormone Monsters”, qui agissent comme des anges et démons hyper-sexualisés au-dessus de leurs épaules : Maurice (qui passe son temps à taquiner Andrew, Matthew et parfois Nick), Connie, l’Hormone Monster femelle (qui ennuie Jessi, Nick et parfois Missy, et Mona (qui embête principalement Missy). Tout au long de la série, ces jeunes interagissent avec des gens et des objets souvent personnifiés et qui offrent leurs avis très utiles, mais troublants, sur la vie à l’âge de la puberté. On compte parmi eux le fantôme de Duke Ellington, une Statue de la Liberté à l’accent français, un oreiller capable de tomber enceinte, une barrette d’Adderall (un psychostimulant) et même la vulve de Jessi. Ces adolescents sont à la recherche de leur destin, tandis que la puberté les détruit mentalement et physiquement.
Big Mouth est une série à laquelle on peut souvent s’identifier, que ce soit dans les scènes, les événements ou le ridicule qu’entraîne invariablement la traversée de l’adolescence. Les personnages sont bien pensés, drôles et aucun d’entre eux n’est plat. Le style “Chibi” ajoute également une touche de mignonnerie.
La puberté est une étrange étape de la vie que nous avons toutes et tous vécue – certains plus aisément que d’autres. Certains y ont découvert la sexualité, d’autres ont chevauché des oreillers (et autres objets de fortune) lorsque la masturbation solitaire sous les draps ne suffisait plus. Nous parlions à nos amis de l’étrange et excitante découverte de nos corps et la série parvient à retranscrire ces expériences avec une touche d’humour, des chansons et des situations ridicules et désopilantes.
Bien que ce cartoon se base principalement sur la comédie et les situations rocambolesques du passage de l’adolescence à l’âge adulte, il aborde aussi des sujets tels que l’alcoolisme, la drogue, la dépression, les troubles mentaux, le divorce et le fait de devoir les vivre et les accepter. En équilibre parfait entre drame et comédie, cette dramédie caricaturale est un immanquable pour tous ceux qui aiment se replonger dans l’odyssée de leur propre puberté avec une joie mélangeant rires et larmes.
Personnages notables
Nicholas “Nick” Arsenio Birch est le personnage principal et central de la série. C’est un préadolescent de 12 ans, pas franchement précoce, qui vit dans la banlieue de New York et fréquente le collège de Bridgeton. Il est le plus jeune de son groupe d’amis qui comprend Andrew, Jessi, Jay et Missy. Il est basé sur la vie du créateur de la série, Nick Kroll, qui lui prête sa voix.
Jay Bilzerian est l’un des personnages principaux de Big Mouth. Il a 13 ans et vit également dans la banlieue New Yorkaise. Il a pour habitude de faire l’amour à des objets inanimés. Jay est un garçon très actif sexuellement qui essaie de coucher avec des filles et, plus tard, des garçons. Il souffre de son incapacité à s’accomplir, entraînant chez lui une tension nerveuse et de l’insécurité émotionnelle. Il ressent ainsi souvent honte, culpabilité et tristesse.
Bien que dévoué, l’amour qu’éprouve Jay n’est généralement pas réciproque, ce qui a pour effet de le rendre collant dès qu’on lui accorde de l’attention. Il a du mal à façonner sa propre identité et recherche parfois l’attention des autres pour combattre sa solitude et sa tristesse.
Andrew Glouberman est l’autre personnage principal de la série. Il a 12 ans, est le meilleur ami de Nick, va au même collège que lui et vit dans une maison de la banlieue de Westchester, dans l’état de New York. Comme si être un blaireau inadapté social n’était pas suffisant, Andrew a pris la puberté en pleine face et l’a changé en un ado à la peau grasse et au duvet naissant, poussé à la folie par son Hormone Monster, Maury, qui l’encourage constamment à se masturber, dans les situations les plus inconfortables.
Lola Skumpy est le personnage principal récurrent. Lola est bruyante, énervante et personne ne semble l’aimer. Mélodramatique, en recherche constante d’attention, à fond sur les mecs et se mettant en colère facilement, Lola est également égoïste et se pense meilleure qu’elle ne l’est. Les gens n’aiment pas sa compagnie grossière et repoussante. Elle n’a que de faux amis, comme Devin qui la harcèle secrètement, ou des amis involontaires, comme Gina, qui se sent obligée de la fréquenter pour une raison inconnue.
Maury (aka Hormone Monster) est probablement le meilleur personnage de la série. Une cerise de références et d’humour adulte sur le gâteau qu’est Big Mouth. D’après ses dires, Maurice est né durant l’ère de l’Archéen, lors de la formation de la Terre, lorsqu’un alien géant a inséminé la planète, causant la formation des lacs. Un volcan a propulsé des boules de feu dans un de ces lacs et, de cette eau bouillonnante, est sorti Maurice, le monstre des hormones.
Il n’est pas seulement le monstre qui joue avec les hormones des garçons pubères ; il est également l’évolution elle-même. Maury est aussi la parfaite personnification des kinks et des fétiches adultes. Sans lui, la série ne serait pas ce qu’elle est.
En brisant constamment le quatrième mur, la série englobe tout ce qui a trait à la puberté et le passage à l’âge adulte. C’est un parfait mélange d’émotions, une série clairement pas pour enfants, qui a pour objectif de nous faire nous identifier à elle.
Si vous voulez quelque chose de rafraîchissant, drôle, avec une pincée de nostalgie, alors ne ratez pas Big Mouth.